Ils l'ont fait ! Les Toulonnais ont réalisé le doublé Coupe d'Europe-Top 14 et offrent à Jonny Wilkinson une sortie de seigneur, à la mesure d'un joueur hors norme qui aura dominé au pied un match fermé. Le RCT a joué le match parfait, celui qui sied au mieux à une équipe surpuissante qui n'a laissé rêver Castres que le temps d'un essai d'opportuniste.
Mourad Boudjellal et Bernard Laporte ont donc ramené le bouclier de Brennus au Stade Mayol 22 ans après le dernier titre, porté par une équipe intouchable, l'une des plus belles machine à gagner du rugby moderne.
Wilko domine Kockott
Cette rencontre avait débuté comme on s'y attendait. Dès la 8e minute, Toulon obligea Castres à faire faute et Wilkinson passa la pénalité sans trembler pour le dernier match de sa carrière. Mais s'il y a une chose que l'on a souvent oublié, c'est que Castres est bien le tenant du titre de ce Top 14. Le Brennus vient de passer un an dans le Tarn et un nouveau bail ne serait pas pour déplaire aux joueurs du C.O.
À la 12e minute, sur une relance de Dulin, Evans déposait des avants toulonnais avant de taper à suivre, Kockott à la lutte avec Delon Armitage obligea l'arrière à relâcher la balle et c'est Evans qui attrapa l'ovale pour l'aplatir entre les poteaux. Kockott transforma et Castres menait 7-3. Castres montrait que ce ne serait pas une victime expiatoire qui ferait figuration pour satisfaire les rêves de grandeur du RCT. Et le maître "Wilko" l'avait compris.
Le champion du monde 2003 passa deux pénalités (22e, 32e) et un drop (35e), alors que Kockott ratait 2 frappes sur 3. Le RCT vira en tête 12-10 à la pause mais ne brillait pas par sa maîtrise. Les deux équipes semblaient tendus et Toulon comptait plus que jamais sur son pack pour limiter le rayonnement adverse.
Et la défense de Toulon acheva le travail
Pour Castres, un deuxième titre consécutif ne pouvait passer que par des avants moins sur le recul lors des phases de conquête, sous peine d'exploser sous les assauts répétés des bulldozers rouge et noir. Au retour des vestiaires, le match ne prit pas plus de rythme et les points devinrent rares. Toulon mettait les barbelés en défense et annihilait méthodiquement les phases de conquête de Castres.
Il restait le pied des buteurs pour faire la différence, mais à ce jeu, Kockott n'était pas dans la même splendeur que la saison passée. Wilkinson réussit sa pénalité (54e) avant que le Sud-Africain n'envoie la sienne à côté. Le RCT menait 15-10 et s'évertuait à tout contester sans faire de fautes à la portée du pied du demi de mêlée adverse. Il ne fallait "que 5 points" aux Castrais mais c'était un gouffre face au mur érigé par Bernard Laporte et ses hommes.
Usé, le Castres Olympique reçu l'estocade d'un buteur anglais. Cette fois, c'était Delon Armitage qui passait une monumentale pénalité de 53 mètres. La tortue romaine du RCT s'est avérée irrésistible et le bouclier revient sur la Rade après le sacre de 1992, et il sera accompagné d'une Coupe d'Europe pour un doublé historique.
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